Ces Jeunes Qui Inspirent : Découvrez Wendy Berleus
N’est-ce pas Pierre Corneille qui faisait dire à Rodrigue dans le Cid, l’une de ses meilleures pièces : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » ? Je m’attache aussi à l’idée que « La raison peut bien venir avant l’âge » (D-Fi powèt). Il faut, pas qu’avoir du talent, mais être tenace, oser et travailler. Oh que j’admire les énergumènes, habités de passion et de folie, bougent sans cesse, surement une forme de dynamisme. Pas une sorte de démence mais cette folie qui laisse entrevoir une telle énergie, qui nous propulse vers l’avant. Soyez fou pour ce à quoi vous aspirez. D’ailleurs, vous êtes vos propres limites. Mes idées se renforcent en rencontrant de plus en plus de jeunes qui surprennent. Wendy BERLEUS est de la trempe de ces jeunes dont l’âme n’a pas attendu trop longtemps pour fleurir et donner de fruits en toute saison.
Wendy Berleus est un jeune capois âgé de 25 ans, apparemment vieux (rire) qui incarne le respect, la détermination comme qualités. Il est juriste de formation. Très tôt, il a eu le gout du risque. Il raconte une petite anecdote. Il se souvient avoir gravi un podium à deux ans sans timidité aucune pour demander du jus au micro de sa directrice durant une activité carnavalesque. Cette dernière exigera par la suite que ce brave garçon soit inscrit à son école. Il a fait ses études classiques au Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours (Cap-Haitien), un véritable moule qui l’a façonné au fil des ans (1998-2012), pour faire de lui l’homme qu’il est devenu aujourd’hui, « je lui dois un peu de tout : mon leadership, ma créativité », a–t-il lui-même admis.
Berléus a étudié le Droit mais ses occupations actuelles l’éloignent de la sphère juridique car en ce moment il pioche un peu partout. Il est communicateur social, entrepreneur social, journaliste et enseignant (Autodidacte). Il dispense des cours d’Economie et d’éducation à la citoyenneté au collège l’Essor en Secondaire 1, 3, 4. Il anime différentes émissions de radio avec son timbre d’orateur. L’entreprise dont il est le responsable de communication se nomme Sunlight Tour, une agence de voyage et d’organisation d’évènements touristiques fondée le 12 décembre 2017 par son ami-collègue Herley AMBROISE. Il est aussi cofondateur et pionnier de Dialectique Des Jeunes, une organisation sociale qui promeut une mutation ascendante de pensée. Ladite organisation détient un centre d’activités juridiques, deux clubs de jeunes qui divergent par leurs orientations, l’un se spécialise dans la communication (Dialectique Club Communication) et l’autre est un espace de débats et de rencontres où le jeune apprend à chasser sa timidité (Dialectique Club), et enfin deux émissions de radio à caractères socioéducatif et culturel, « Dialectique des Jeunes » sur la radio voix de l’Ave Maria et « Empreintes » sur la radio Digital. Ses loisirs restent le foot et le basket-ball.
Celui qui se voue corps et âme aux causes des jeunes admet être constamment en contact avec ces derniers et comprend alors mieux leurs préoccupations. « Je suis conscient des problèmes auxquels ils sont confrontés et je leur prodigue des conseils à chaque fois que l’opportunité se présente à moi. Enseigner à mon âge et à ce niveau n’est pas chose aisée car on dit que tu ne peux pas monter à la dimension de ta tâche, que l’écart jugé trop mince peut réduire la marge de distance qui devrait exister entre professeurs et élèves, ce qui remettrait en question ton professionnalisme ou encore ta moralité… il est de plus en plus difficile pour un jeune d’intégrer une institution scolaire (rire) mais je reste un ambassadeur de la jeunesse ». D’ailleurs, il croit que cette génération doit s’ériger comme modèle pour elle-même et les autres. « Je vais un peu partout et mon ouverture d’esprit m’aide à intégrer facilement tous les milieux de jeunes pour observer, comprendre, apprendre, conseiller et surtout corriger ».
Les initiatives qu’il entreprend sont nombreuses. Il vaudra son parcours et sa réussite à son dynamisme. Il a mis son empreinte un peu partout, compte plusieurs cordes à son arc. « A travers les émissions, j’ai contribué à ma manière à l’édification de cette nouvelle société en dénonçant, en accusant, en critiquant les zones d’ombres de notre société ainsi que les maux du système. J’essaie d’être fidèle à mes enseignements, aux valeurs que j’essaie d’inculquer aux jeunes par mes cours, mes conférences et mes émissions. Il y a de ces démarches non lucratives qu’on ne saurait évaluer économiquement mais socialement par l’effet positif qu’elles sont appelées à produire…à chaque déception, je me relève avec plus de courage et de détermination. C’est là encore l’essence de mes engagements », raconte celui qui a été aussi Directeur de l’école Saint-Louis de la commune de Quartier-Morin.
Interrogé sur la nécessite de voir émerger d’autres leaders au rang des jeunes, il dit plutôt que le leadership ne doit pas un mot superficiel mais doit être une disposition de l’esprit, sans normes et axiomes, sans bornes et formules, qui pousse un individu à penser et à agir différemment. De ses expériences, il garde de très beaux souvenirs. Il raconte. « Ma première expérience de leadership a été au Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours en 2004 où je suis devenu président de la section primaire. A cette époque, le directeur m’accordait toute sa confiance et j’ai tellement entrepris d’activités que ce dernier continue encore de m’appeler « Président » quand on se rencontre dans la rue. J’avais marqué mon temps, c’est l’un de mes plus beaux souvenirs ». Durant les sept ans de Dialectique des Jeunes, j’ai mieux cerné l’importance de ces mots « OSER – SURPRENDRE – AVANCER ».
Vous avez rencontré pas mal de difficultés probablement. Dites-nous comment c’a été ?
« Les difficultés rencontrées sont surtout d’ordre intra-personnel. Quelques fois, la situation qui se présente te met en face des valeurs que tu prônes. Il s’agira pour toi de rester fidèle à tes préceptes ou accepter d’être « abolotcho » (trompeur) comme les autres. En choisissant la seconde possibilité, tu peux perdre à tout moment ta fierté mais réussir ce que tu veux faire pour le bien-être de tous. Quelques fois, les plus grandes difficultés découlent surtout des choix que nous devons faire pour rester conséquent avec nous-même ». Il ne regrette pas ses engagements qui, pour lui, sont « une nécessité qui s’impose » et ses propos en témoignent. « Mes engagements m’ont permis de me créer un nom, de me forger un caractère et de me construire une réputation. Dans ma vie courante, mon capital social augmente considérablement par la positivité de mes actions. Je me sens respecté même par les moins avancés mais je garde toute mon humilité. Mes engagements ont donné un certain sens à ma vie car au rythme des jours et des ans, je sens que je ne vis plus pour être, mais pour exister ».
Haïti dans 10 ans, votre projection ?
L’avenir doit se jouer maintenant sur cette majorité silencieuse, sur cette minorité consciencieuse et intègre, et sur cette nouvelle classe intellectuelle montante, lesquelles doivent conjuguer leur force vers le bien commun. Mes conseils pour cette génération : Il faut toujours se fier à son intuition. Le hasard ne sourit qu’aux gens préparés, il faut savoir improviser. Etre toujours positif et trouver l’opportunité qui se cache derrière chaque échec. « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». « Votre origine ne peut vous condamner ». Donnez-vous à fond. Si vous êtes appelé à faire une blague, assurez-vous que tout le monde puisse en rire.
Partagez avec nos lecteurs vos perspectives.
Pour l’année 2019, et ce, de manière personnelle, je compte m’impliquer davantage dans le respect des droits de la femme en mettant sur pied des ateliers dans le cadre de mon cours d’éducation à la citoyenneté pour les jeunes filles de la ville du Cap-Haitien. Egalement, je compte créer des opportunités pour certains jeunes désireux de lancer leurs propres entreprises. Avec Dialectique des Jeunes, on espère finaliser notre projet de bibliothèque. Néanmoins, je reste disposé et disponible à travailler avec d’autres organisations pour l’entière et pleine réussite de leurs activités. Je viens également d’intégrer l’équipe d’Okap Basket-Ball, et je compte y apporter ma vision et ma créativité. Enfin, je compte accompagner une jeune formation musicale de la ville du Cap-Haitien à atteindre son apogée dans le pays et à l’étranger. (A suivre Apogée Nation…). Sur le long terme, je laisse au temps de faire son boulot, et moi, je continuerai à faire le mien.
Il est clair que Wendy BERLEUS fait partie de l’un des jeunes les plus inspirants de cette génération. Il encourage notamment l’entraide et la solidarité au détriment de la méfiance, croit que le difficile n’est pas impossible, et l’impossible n’existe que pour ceux qui s’intéressent aux réponses, mais non aux résultats, que Jeunesse et Engagement peuvent former une parfaite symbiose pour changer le pays, voire le monde.
Ne laissez pas tomber Berleus, les meilleures choses sont à venir.