Florentz Charles, Entre Passion Et Entreprenariat

Nombreux sont les jeunes Haïtiens qui ne vivent pas leurs rêves ou qui ne les accomplissent pas. Juste par manque d’opportunités, d’encouragements ou tout simplement par manque de motivation. Nombreux aussi sont ceux qui n’aboutissent pas dans leur entreprise pour ces mêmes raisons. Florentz Charles s’est démarqué du lot en alliant passion et entreprenariat à travers “Quotesfloetik”.

Florentz Charles, jeune de 23 ans, ce qui le guide c’est sa passion. Et parlant de passion, il n’en a qu’une : “les mots”. Il fait d’eux son habitacle et son refuge. “Ce sont les mots qui m’ont aidé à me connaître moi-même, à découvrir mes forces et mes capacités. Ce sont les mots qui m’ont aidé à comprendre la vie et qui me permettent de me projeter dans l’avenir”, témoigne-t-il rempli de fougue. Pour l’étudiant en Gestion des collectivités térritorials, les mots ne sont jamais innocents et ils ont un pouvoir surnaturel qui ne peut être expliqué que par leurs effets. Ces derniers peuvent réconforter, apprendre, rendre amoureux, changer les points de vue et les émotions mais par dessus tout, les mots peuvent motiver. Et c’est cette dernière fonction qui poussera Florentz à embrasser sa vocation de “motivational writer”.

“J’avais l’habitude d’écrire des petites phrases très inspirantes depuis au Secondaire. Un peu plus tard, j’avais décidé de créer une page Instagram rien que pour partager mes pensées. Le public a apprécié et j’ai continué le travail”, raconte Florentz qui écrit et publie aussi des oeuvres littéraires – poésie et chronique – sur sa page personnelle. Dès le début, le “quotemaker” savait que ces mots pourraient encourager, inspirer et susciter l’action. Ce qui fut le cas, car beaucoup de témoignages de jeunes le lui confirme. Au départ, il écrivait ses quotes de motivation dans les deux langues officielles mais au fil du temps il a décidé de les faire seulement en créole parce que premièrement , le créole est une langue qu’il adore ; Deuxièmement, il a jugé que le public se sentirait plus concerné.  Son inspiration, il le retrouve en lui même, à travers les différentes situations dans lesquelles il s’est retrouvé. Ses émotions, ses objectifs et sa volonté de progresser, ses échecs et ses réussites, ses différentes observations.

Quotesfloetik, dont “flo” pour Florentz et “etik” pour powetik (poétique), ne restera pas que virtuel. Florentz avait eu l’idée de les imprimer sur T-shirt et les commercialiser. Ainsi, son public pourrait non seulement se motiver à travers les quotes, ils se feraient aussi porteur des différents messages. Mais, toujours, il avait une hésitation. Il estimait ne pas trop connaître le milieu et se demandait comment il allait faire. Tout a basculé, quand il eut besoin de régler une affaire de permis de conduire – une inspirante histoire que Florentz prend plaisir à raconter. Sa mère lui avait donné une quantité de la somme qu’il lui fallait pour faire sa pièce. Un bon bout de temps après, le reste ne venait toujours pas. Il a donc décidé d’ajuster son compte et de l’investir. Il a pu, non seulement, faire son permis mais il n’est plus totalement sous la responsabilité de ses parents avec qui il vit. Et ce qui le rend fier c’est qu’on peut compter sur lui en cas d’urgence.

À la question “comment contourner le manque de moyens et d’opportunités?” Florentz répond que le plus important c’est d’abord d’avoir une idée. Ensuite, se servir des moyens se trouvant à sa disposition et finalement être discipliné. Voilà maintenant deux ans depuis que Quotesfloetik existe et un an depuis que Flotentz s’est fait entrepreneur, il répète combien il est fier d’avoir pu générer un revenu en pratiquant sa passion. “Lorsque je réalise que ce sont mes pensées qui arrivent à me donner de l’argent je me dis wow! Je me dis que je peux faire d’autres choses plus extraordinaires et je vais y arriver parce que j’aime écrire, j’aime énormément ce que je fais” conclut-il tout confiant. Le rêve c’est de créer une énorme plateforme, une marque, une idéologie d’inspiration surtout pour les jeunes.