J’ai Enfin Découvert Ma Terre Promise : Fort-Liberté
Fouler ce sol où la vie est bien moins animée que dans la capitale… Si calme. Là- bas, il y a cette petite ville aux mille et une couleurs, celle qui a toujours été, à travers l’histoire de notre pays, le boulevard de la liberté et de la justice… Et mon rêve s’est réalisé. D’un coup j’y étais, loin de toutes perturbations, loin de l’agitation diabolique de Port-au-Prince, loin des bruits qui faisaient palpiter mon cerveau plutôt que mon cœur. J’étais enfin sur ma terre promise.
Lorsque j’y ai mis les pieds, je me suis tout de suite sentie dans un autre monde. Était-ce l’effet des cinq heures de route? Je ne saurais l’affirmer avec certitude. Mais s’il y a une chose dont j’étais certaine, c’est que l’aventure qui m’attendait ne serait pas sans conséquences. J’y étais. À des kilomètres, je sentais l’odeur du sel chatouiller mes marines. Non, il y avait aussi une autre, que dis-je? D’autres odeurs dans les environs que je ne distinguais pas totalement. Folie. Je me suis mise en travers de la route pour mieux sentir la brise en provenance de la mer sur mes joues. C’était le moment d’explorer, de savourer chaque instant.
Les maisons aux toitures de tôles, bien alignées de chaque côté de la route, m’a tout de suite fait penser aux années 90. Pas que j’y étais au point d’avoir été témoin des structures d’antan, mais les images qui restaient de cette époque et les anecdotes de mes grands-parents m’ont permis d’avoir une idée assez claire des constructions d’autrefois, bien différentes de celles que l’on observe actuellement un peu partout dans la capitale et dans les grandes villes du pays. Les rues tracées au scalpel, faisaient montre d’une précision étonnante. Bien que certaines rues comme la Ville Neuve soient en construction, cela n’empêche que certains essaient, autant qu’ils le peuvent, de garder l’authenticité de la région et c’est là le côté ״rustique-moderne ״de la ville.
Quant à l’accueil, pas besoin de me prononcer là-dessus. Je ne pense pas avoir croisé un visage grincheux durant mon séjour. Ils ont tous ―du moins tous ceux que j’ai rencontrés― cette lueur amicale dans les yeux. Cette chaleur qui se fait si rare de nos jours au sein des différentes communautés. De plus, tout le monde a l’air de se connaitre. Les gens semble-t-il, ne peuvent parcourir 200 mètres sans avoir à saluer un voisin sur leur passage. Je pense que cette petite portion d’Haïti a toujours été une terre d’hospitalité.
J’ai été stupéfaite de constater les potentialités touristiques de cette ville avec ses forts, ses récifs coralliens, sa cathédrale. Même le soleil couchant y semble être différent. Enchantée est-elle! Tout Haïtien devrait un jour prendre la route en direction de ce bout de paradis. Mais Savez-vous de quelle ville il s’agit? Cette terre sur laquelle j’ai pris plaisir à marcher sans craindre d’être bousculer où de tomber sur un tas d’immondices, celle où les brises du matin me donnaient l’occasion de respirer à pleins poumons, laquelle ville me ferait tomber amoureuse sans m’en rendre compte.
Oui, je parle bien de celle où tout m’a semblé hyperbolique, où pas un seul instant une pensée négative ne m’a traversé l’esprit. Ce paradis terrestre qui nous fragilise et nous fait dévoiler nos secrets, où chaque moment raconte une histoire et chaque histoire un moment. Une ville à nulle autre pareille que l’on quitte avec regret. Fort-Liberté, cette terre bénie où pour la première fois, l’acte de l’indépendance a été signé, cette mère qui a vu naitre Vincent-Marie Vienot, comte de Vaublanc (Fort-Dauphin, 1756 ̶ Paris, 1845), et Woodensky Cherenfant ―surnommé Babalito― Footballer en République Dominicaine (Janvier 1995) entre autres personnalités.
Je chéris le rêve d’y retourner, de sentir à nouveau cette sensation de vivre sans avoir vécu jadis. Vivre réellement. Vivre pleinement. Fort-Liberté, la ville aux mille et une couleurs, celle qui a toujours été, à travers l’histoire de notre pays, le boulevard de la liberté et de la justice… oui, mon cœur battait enfin, j’étais sur ma terre promise.