L’histoire Emouvante De Chadelin Telemaque
Qui ne connait pas Chadelin? Peut-être pas de visage mais tout le monde a déjà pour une fois entendu ce surnom claironner çà et là, dans des bandes publicitaires, les émissions de radio et autres: Ti monnen pa ja. En effet, c’est un proverbe (expression) haïtien qui traduit l’idée que la parcimonie (chich-peny en créole) ne nous amène pas plus loin que le bout de notre nez. Un proverbe qui sert de surnom à Chadelin Luc Volèl Telemaque de son vrai nom. Le moment est venu de connaitre l’histoire de cet homme qui fait tant parler de lui dans la ville du Cap.
Né le 7 Octobre 1987, Chadelin a fait ses études classiques au Collège Pratique du Nord et au Lycée Duty Bookman à Cap-Haïtien. Le diplôme de fin d’études secondaires obtenu avec succès, il souhaite continuer son parcours académique sauf qu’il n’a pas rêvé de devenir entrepreneur mais les conjonctures vont décider autrement. La vie, il faut le croire, n’est pas linéaire. On devra faire face à des carrefours. Et Chadelin, arrivé en République Dominicaine en 2010 pour étudier comme bon nombre d’élèves de chez nous le font, voit sa route devenir plus sombre à chaque jour qui passe. Il n’avait pas les moyens de payer la somme faramineuse qu’allait coûter ses études. Il doit revenir sur ses pas. Retourner en Haïti.
Un choix difficile. Revenir en Haïti pour faire quoi? Survivre. Il a alors décidé de se lancer en business avec le peu qu’il avait et le peu fut 2 sachets d’eau que lui et ses 3 autres amis ont voulu revendre aux détails à la rue 14 D. Le fameux coin de vente qui va marquer sa vie à jamais. Il faut dire que cela rapportait très peu. Sans espoir ni lueur, ses amis décident de l’abandonner à son compte rien qu’après 2 semaines. L’un d’entre eux emporte le frigo qui lui appartenait. Nous sommes alors en 2012.
Le peu que Chadelin gagne il en économise. Met de côté. Après 2 mois, il arrive à augmenter le service offert, je parle d’autres boissons avant qu’EDH vienne tout chambarder en coupant l’électricité. Rien ne va pour Chadelin. Il reçoit ensuite un mandat pour ses dettes qu’il n’arrivait pas à acquitter soit une somme de 110.000 gourdes. Il se démène comme il peut. Frappe à toutes les portes. Finalement, il trouve une solution mais risquée: mettre son passeport en gage. Il prête 50.000 gourdes pour investir en espérant tirer assez de profit lors du carnaval National tenu à Cap-Haïtien en 2013. « J’ai heureusement pu tout rembourser grâce aussi à mon oncle qui m’a prêté 10.000 gourdes », dit-il l’air satisfait.
En 2015, il convainquit 4 filles de venir le rejoindre et ouvrir un restaurant toujours au même endroit, rue 14 D. C’est alors qu’il commence à recevoir des commandes de la part de plusieurs institutions de la ville, des élèves d’un peu partout. Il commence à être sollicité pour donner des conférences, à s’investir dans le social en distribuant de la nourriture aux enfants 2 fois par mois, il organise des foires gastronomiques. Entre-temps il suit des cours en ligne en Management, Entrepreneuriat. Il ne compte pas s’arrêter à 31 ans, il rêve avoir son propre hôtel et construire un restaurant moderne dans les 5 prochaines années en gardant sa marque fabrique: Ti monnen pa ja, qui lui rappelle les amis quand il était plus jeune, 22 ans, avec qui il prenait plaisir à discuter et parfois il n’avait pas beaucoup d’argent mais rêvaient de vivre une vie meilleure un jour.
Le parcours de Chadelin nous apprend à passer de l’ordinaire à l’extraordinaire. On peut toujours faire mieux. Se surpasser. Surprendre. Il a débuté avec le peu qu’il avait et aujourd’hui il tient son propre restaurant logé désormais à la rue 12 L. Pour Chadelin, il faut se dépouiller de tout complexe. « L’éducation haïtienne nous gave de complexes. Tout le monde n’a pas besoin d’être médecin, avocat et autres pour réussir. Il faut oser, savoir risquer pour réussir. Le chemin n’est jamais le même pour nous tous-toutes. Je me bats tous les jours pour le faire comprendre aux jeunes », nous confie-t-il.
Chadelin a connu des jours difficiles dans sa vie. La honte, le désespoir ont jalonné son chemin. Mais il a fait un acte de foi. Il a osé. Oser croire dans l’avenir est un pari mais qui vaut la peine. Cette rubrique vous propose des jeunes qui inspirent et Chadelin en est un. Qu’est-ce qu’on devrait tirer comme leçons dans votre histoire, Chadelin? « Je dirais patience, discipline et détermination ».
Chadelin compte aussi se lancer dans l’élevage. Il travaille actuellement avec une cinquantaine de jeunes d’horizon divers afin de les aider à monter leur propre entreprise. La jeunesse a un modèle. Chadelin fait partie de ceux et celles qui croient que réussir en Haïti est encore possible, que le partage, le travail en équipe est ce qu’il nous faut pour réussir autrement.
J’ai bien lu et compris ,alors c’est une sorte de motivation encore pour les jeunes penseurs haïtiens et autres ,bonne continuité HAZ’ART et surtout Roobens …
Merciiii Pamphile Lovensky
Félicitations au staff HAZ’ART spécialement à Celsius qui me soutient et m’encourage toujours à aller de l’avant. Encore plus de succès à vous tous,!
Waaaaaww j’aime cette phrase “lorsque l’on aime quelque chose , il ne faut pas ce laisser emporter par les commentaires des gens.” Haz Art le fruit de l’Art vous être extraordinaire, continuons à motiver les autres jeunes pour un demain meilleur.Steeve on love.
Merci *Marc Mitchara , Christy M. Cétoute. Le travail commence à peine…