Street Art Au Féminin: Une Initiative Pour Propulser Les Femmes Artistes En Haiti

Cela remonte à cinq ans depuis que les arts urbains ont commencé à prendre plus de valeur en Haïti à travers la première édition du festival de graffiti et des arts urbains : Festi Graffiti. Le Kolektif Basquiat et les Ateliers Ganthier se sont donnés du mal pour que ce festival atteigne ses objectifs, à savoir permettre aux artistes qui pratiquent cet art de trouver un espace d’expression et aussi leur donner l’opportunité de faire la connaissance d’autres graffeurs étrangers et d’échanger avec eux.

Si les hommes dans ce secteur se comptent par centaine, les femmes pourtant restent invisibles. Tout au cours des éditions passées du Festi Graffiti, les gens n’ont pas manqué de faire la remarque. Serait-ce une honte pour elles? Ou seraient-elles victimes de stéréotypes même lorsqu’il s’agit de laisser leur imagination prendre forme sous la vaporisation d’une bombe d’aérosol? On ne saurait répondre avec exactitude. Quelles qu’en soient les raisons, l’heure est au progrès. 

Photo: Assaf

Le Collectif Pour la Promotion des Arts Urbains et de l’Art Contemporain (CPAUAC) en collaboration avec l’Ambassade du Canada décide de remédier à cette situation en organisant un atelier de slam et de graffiti sur le thème : “Street Art au féminin: pour une urbanité inclusive”. Ce projet coordonné par M. Jean Wilder Pierresaint – également directeur artistique du Festi Graffiti – se veut être un moyen de favoriser l’émergence des femmes haïtiennes artistes qui, de par leurs oeuvres, contribueront à la promotion de l’égalité des genres, de la non-violence à l’égard des femmes et des filles et à la revitalisation d’un milieu urbain inclusif. De plus, des échanges culturels auront lieu avec entre autres l’artiste canadienne Mono Sourcil, l’artiste haïtien Assaf et Rolaphton Mercure, slameur du Collectif Hors Jeu.

Ce sera donc au centre-ville de Port-au-Prince, du 9 au 13 mars prochain que se tiendra l’activité au restaurant Yanvalou. Une vingtaine de jeunes femmes auront la chance de prendre part à cet atelier et apprendre des techniques de slam et de graffiti. Un kit de matériels leur sera remis aux fins du montage et de la réalisation d’un projet de graffiti dans leur communauté respective avec l’appui du collectif. Elle sera officiellement lancée le 8 mars à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme.

La capacité artistique des femmes se verra renforcée grâce à des activités louables de ce genre. Comme l’a dit l’ambassadeur canadien lors d’une conférence de presse S.E.M Stuart Savage, ” C’est une opportunité donnée aux femmes de co-construire des images positives pour la société.” Il existe encore toute une série d’activités professionnelles ou autre pour lesquelles la place des femmes n’est pas encore bien définie. Elles doivent s’affirmer et acquérir l’espace qui leur revient de droit. Et, avec des initiatives telles que le Women Workshop Street Art pour donner un élan à ces femmes avec l’encadrement qui va avec, c’est un pari gagné.