Une Goutte Sauve La Vie, Partageons La Nôtre
La jeep venait de freiner brusquement devant la barrière de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti laissant derrière elle une gomme noir sur l’asphalte chaude. Vite, une civière, il faut transporter en salle d’urgence cette jeune fille de 15 ans qui venait de se faire heurter par un chauffard, trop distrait par les textes qu’il envoyait à on-ne-sait-qui alors qu’il dévalait à toute vitesse l’autoroute de Delmas. Elle agonisait de douleur mais aucun médecin ne pouvait encore se pencher sur son cas, car il fallait trouver ses parents et bien sûr, comme si c’était le plus important, remplir toute la paperasse économique. C’était un bon citoyen qui, témoin de l’accident, avait bien voulu l’embarquer dans sa voiture après que le chauffard ait pris ses jambes à son cou, fuyant sa responsabilité. À première vue, mises à part quelques blessures superficielles sur le corps, la jeune fille ne semblait pas blessée. Et pourtant….
Suite aux diagnostiques du médecin, il fallait qu’elle soit tout de suite soumise à une transfusion sanguine. En effet, elle souffrait d’une hémorragie interne grave. Du type AB positif (receveur de sang universel), elle avait peut-être une chance de s’en sortir. Cependant, il n’y avait en stock aucune poche de sang capable de lui sauver la vie. Cette dernière ne tenait qu’à une goutte…
Tous les jours en Haïti mais aussi à travers le monde, des personnes meurent par manque de sang. Ce liquide rouge est indispensable pour soigner certaines maladies et pour vivre. Aucun autre produit ne peut le substituer. Très rare, le besoin se fait sentir à chaque seconde dans les hôpitaux et se trouve au cœur des préoccupations des médecins. Ce besoin que crient les patients dans les couloirs d’hôpitaux a touché l’Initiative Cazir ainsi que 14 autres associations, réseaux, programmes et fondations qui, mis en partenariat ont joint leur force pour organiser le 20 Octobre dernier une collecte de sang afin de sensibiliser la population sur l’importance de cet acte ô combien noble.
Par groupe de 4, de 6, ils venaient l’un après l’autre partager un peu du souffle de vie dont ils sont bénéficiaires. Toutefois, ce n’est pas aussi simple. Un processus complexe est indispensable avant que le sang donné soit disponible pour un malade. L’infirmière Joachin de la Croix Rouge Haïtienne nous a expliqué que certains critères doivent être respectés pour faire don de son sang notamment être âgée entre 17 et 65 ans, peser 110 livres et plus, avoir une tension artérielle normale et ne souffrir d’aucune maladie – la grippe étant comprise. De plus, un questionnaire comportant des interrogations pertinentes est fourni au donneur afin d’évaluer sa capacité à poser l’acte. Une goutte de sang est ensuite prise au doigt. Lâchée dans une solution de sulfate de cuivre, la position de la goutte déterminera si vous avez une quantité de sang suffisante pour être prélevée.
Un être humain possède 5 à 6 litres de sang, la quantité de sang prélevée lors des dons est inférieure à un demi-litre. Cela ne s’arrête pas là, Une fois fait, le sang doit être soumis à 5 types de tests pour s’assurer de sa fiabilité : le VIH Sida, la Syphilis, les Hépatites A et C (Fièvre jaune) et le HTLV 1. Si ces tests s’avèrent positifs, le sang ne sera pas utilisé mais jeté.
Malgré leur peur de l’aiguille, plusieurs donneurs interrogés ont montré leur satisfaction et même de la fierté face à ce don qu’ils considèrent comme un acte nécessaire d’humanité. Selon Nadège Laguerre, coordonnatrice de l’Association des Technologistes Haïtiens (ATH) qui a donné son sang pour la première fois, cet acte représente un grand geste et avoue qu’elle se sentirait odieuse de ne pas profiter de l’occasion et du même coup chercher de son côté des volontaires afin de faire comme elle. Quant au Coordonnateur de l’Association des Jeunes Universitaires pour l’Éducation et la Culture Jephté François, il nous confia que pour lui, donner son sang vaut plus que n’importe quel support que l’on pourrait apporter à sa communauté.
« C’est grâce à un concours de volonté extraordinaire qui a pu faire de cette journée une réussite » nous lança Schultz Simpssie Cazir, le phare de l’Initiative Cazir, dans un élan de bonheur face à la portée de l’événement et l’impact qu’il a eu sur les gens. « Les efforts de solidarité font partie de nos objectifs et il y avait ce besoin à combler : augmenter le nombre de poche de sang disponible. Cela constitue également notre première activité après notre lancement officiel. »
La Jeune Ministre de la Santé Publique et de la Population Stéphania Dugazon Charnotte, ayant elle aussi apporté son support à la réalisation de cette journée eut à dire « Donner son sang est avant tout un acte de noblesse, c’est être capable de se dépasser, partager ce que la nature nous a donné, s’aider soi-même, et aider un proche qui plus tard pourrait en avoir besoin. C’est donner un peu de soi. Vous les jeunes, faites preuve de générosité, posez cet acte de volontariat car en Haïti nous sommes déjà pauvres économiquement, nous ne pouvons être pauvres de cœur aussi »
Dans la coutume Haïtienne, le don de sang est aux abonnés absents malgré les nombreuses difficultés auxquelles nous faisons face dans le secteur de la santé. C’est d’ailleurs un acte civique que chaque Haïtien devrait respecter – les hommes tous les 2 mois et demi, les filles qui ont leur menstruation tous les 4 mois, et celles qui n’en n’ont pas tous les 3 mois. Soyez donc de ceux qui sont riches de cœur et faites preuve de générosité car vous aussi, pourriez-vous trouver en situation de manque. Chaque goutte de sang donnée représente une vie sauvée.
Mrs.Fils Aimé, I really appreciate your work in Haïti specially againt the iodine deficiency . So , I don’t what could we do together because a group of medical student of Notre Dame faculty and I have an association ( Food and Health Group) that wants to promote the importance of Iode in Haïti.
This year, on December, we will be in Plateau central so as to make a seminary