C-Rum Dominant S’engage A Faire Le RAP Autrement
C’est Youssoupha qui disait que le RAP signifiait « Rien à perdre », je crois que C-rum Dominant a tout à gagner avec le RAP, style contestataire des années 70 et 80, ayant pris racine dans le hip-hop émergé dans les ghettos aux Etats-Unis. Le RAP est avant tout l’expression poétique de ses sentiments ou de ceux des autres d’où tout le sens du rétroacronyme « rhythm and poetry » ou « rythme et poésie » en français. De nos jours, il suffit de parler de punchlineurs qui a une signification nettement plus supérieure que celui de rappeur. Autrement dit, un messager. « M pa fè rap an dexter / M jis rap ak dexterite », rapper C-rum Dominant qui s’engage à faire le rap autrement. Il vient de signer à 25 ans sa première œuvre titrée Pro-vision sous le label de « k-Wi sale Music ». Une mixtape comportant 12 opus dont « Dominant, Kiyès sa et Ann entegre jèn yo ».
De son vrai nom Peterly FLEURIDOR, ainé d’une famille de trois enfants, il est d’origine capoise. Il a fait ses études classiques au Collège Notre Dame du Perpétuel Secours. Il est actuellement étudiant finissant en sociologie au Campus Henry Christophe de Limonade, et en 2eme année en sciences juridiques à la Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haitien. Son aventure avec le Rap a débuté en 2007, au secondaire. L’idée de performer s’est manifestée lors des séances de prestations organisées à l’occasion de la fête de son école, ainsi tout allait se déclencher. Son premier groupe fondé avec quelques camarades de classe a pris le nom de « Ultimatum ». « En réalité c’est avec eux que j’ai vraiment débuté cette histoire de rap et nous avons enregistré notre toute première musique qui s’intitulait : Pa pou otan », nous raconte l’artiste qui entend aussi faire du rap sa liberté d’expression. Quant à son surnom C-rum, il vient de ses camarades de classe au Collège Notre Dame lors de sa terrible maladie qui lui a causé des bouffissures au visage, conséquence des sérums apparemment, ce qu’ils croyaient comprendre du moins.
Questionné sur le titre de sa mixtape Pro-vision, il répond ainsi : « Parce que j’ai ma propre vision des choses et je les rappe comme un pro ». C-rum veut faire de la sociologie un atout pour sa carrière, vu son objet qui est l’étude des phénomènes sociaux. « La sociologie me permet de mieux comprendre certaines réalités sociales et elle m’aide à accoucher des textes beaucoup plus profonds ». Parmi ses modèles figurent Fred Hype, BIC, Klib, Big Jim, il est séduit par l’énergie de Wendy dans le rap, impressionné par le verbe de Youssoupha, Black M et le style de 50 Cent.
S’il y a une musique qui fait rage sur la Mixtape, il s’agit bien de « Nou manke m » qui décrit les difficultés auxquelles un enfant fait face à cause d’une séparation parentale. « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? », disait Youssoupha. Avec Pro-vision, le poète laisse passer tout son point de vue sur les faits actuels et précédents. Les choses qu’il y raconte sont pour la plupart vécues et sa plus grande difficulté est que ses parents n’aiment pas le rap. « Les radios m’ont déçu à maintes reprises. Le rap est difficile, même vos propres frères dans le rap ne vous aiment pas », déplore-t-il.
Par ailleurs, la musique, dit-il, est un instrument, elle peut aussi vous instrumentaliser. Il encourage les aspirants rappeurs à traiter les vrais problèmes de la société. « Faites en sorte que vos textes soient des classiques. Fuyez la drogue et croyez en Dieu, Bref, je les exhorte à être Dominants dans leurs objectifs. L’insigne Dominant, une tête d’aigle, traduit la grandeur, l’honneur, le respect et surtout projette une vision. En plus du Rap, le sport et la lecture restent ses passe-temps favoris. Il faut rappeler que C-rum Dominant a déjà remporté plusieurs concours de Freestyle, son tube Lite n ap lite a été classé comme meilleur texte social underground dans un concours organisé par le label « Oyè Oyè » de Izolan en 2017. On ne peut que souhaiter succès au prodige capois.
Felisitasyon pou tèks la Reynald