Ces Jeunes Qui Inspirent : Rencontrez Ejymson Valmir, PDG De CapVertHaïti
L’avenir, ce n’est pas demain. Non, c’est maintenant. Construisons aujourd’hui l’Haïti que nous voulons, que nous souhaitons tous avoir demain. Radieux et prospère. Bref, « ces jeunes qui inspirent » est une rubrique conçue dans cet objectif : un espace de découverte, lier connaissance avec des jeunes qui s’efforcent de projeter une image positive de leur pays, d’investir et de s’investir et qui croient que le monde est fait de beau, de rêves et surtout du courage. Le courage de construire quelque chose, de poser une pierre dans l’édifice de l’avenir. Et nous vous proposons pour cette sortie de faire la connaissance d’Ejymson Valmir, chasseur de rêves se dit-il.
Ejymson Valmir n’a que 24 ans, il compte déjà un parcours riche. Président fondateur de CapVertHaïti, responsable des relations internationales à l’organisation Entre Les Pages, un diplôme en Sciences Agronomiques décroché à l’université Roi Henri Christophe du Cap-Haitien et il a tout récemment décroché un certificat en Business, Leadership et Entrepreneuriat à Albany State University et Georgia Tech des États-Unis.
Quelles ont été vos expériences professionnelles les plus fabuleuses ?
L’une de mes meilleures expériences a été la création de CapVertHaïti, ma première initiative en tant que citoyen de mon pays. Grâce à ce projet quelque peu ambitieux que j’ai voulu au premier abord, implanter au Cap-Haïtien, j’ai eu donc à me débrouiller par mes propres moyens afin de faire connaitre mon projet au plus grand nombre et assurer ainsi sa création, sa mise au monde.
Grace à CapVertHaïti, j’ai pu ensuite participer à Bel-Initiative, une organisation qui prend en compte les projets prometteurs de jeunes entrepreneurs. Ce fut une incroyable expérience ! J’ai pu me former, apprendre beaucoup plus sur le monde des affaires notamment dans un pays développé avec des formateurs de haut niveau, m’aidant par la suite à acquérir des connaissances supplémentaires afin de parfaire mon projet initial, à savoir CapVertHaïti (CVH).
Pourl’instant, je travaille sur un autre projet, le Hult Prize que je coordonne afin de présenter avec l’aide de mon équipe un projet innovateur voire révolutionnaire et utile au monde entier. Déjà, je pressens que cette présente expérience sera également aussi fabuleuse et enrichissante que les autres !
Autres initiatives ?
Enfait, oui. J’ai également avec la participation des jeunes comme moi, je fais partie d’Entre Les Pages, une organisation locale œuvrant pour la promotion de la littérature et de la culture, lesquelles majoritairement haïtiennes. Dans cette optique, j’écris des articles portant sur des problématiques de notre réalité afin de non seulement sensibiliser d’autres jeunes et adultes mais également de faire entendre notre voix, en tant que jeunes !
Vous avez fondé CVH, dites-nous en quelle année ainsi que vos motivations personnelles, collectives et professionnelles.
CapVertHaïti a officiellement été lancé le samedi 20 janvier 2018 mais a pris naissance en juin 2017. Si nous interprétons la signification du mot environnement dans le contexte d’Haïti, nous saurons que comme le reste du monde c’est un combat inévitable et dominant. La lutte contre la déforestation, le changement climatique et la faim, est devenue l’Armageddon de l’espèce humaine. J’ai donc choisi l’un des combats les plus sains et les plus humains de tous, celui de permettre à tous les êtres humains de vivre leur vie dans la plénitude de son sens et de sa beauté.
Racontez-nous le moment précis où CVH a pris naissance dans votre tête.
Je me rappelle avec précision ce moment-là. De nature, j’ai toujours eu en horreur le fait que tant de gens souffrent dans le monde à cause de la misère, de la faim ou encore que tant de gens à travers le monde ne puissent pas jouir des besoins les plus élémentaires ! Du coup, un soir, précisément le mois de juin 2017, pensant à tout cela, j’ai eu envie de faire quelque chose afin d’améliorer la situation, au moins au sein de ma ville natale, ainsi de fil en aiguille. L’idée s’est insérée dans mon esprit et en prenant en compte mes recherches sur ce sujet, j’ai eu au fur et à mesure, l’idée d’implanter l’agriculture urbaine en Haïti, chose totalement nouvelle et solution efficace contre l’insalubrité et la faim. Ainsi donc, est née CapVertHaiti ! Plus tard, d’autres améliorations sont venues s’ajouter à mon idée, et de là, ce projet local a pris une plus grande en vergure et se voit à présent comme unprojet national !
Haïti et opportunités : Vous diriez quoi sur cette thématique ?
Je dirais que les opportunités, c’est nous qui devons les créer. Dans un pays comme le nôtre, où les opportunités se font rares, nous devons par nos propres moyens nous rendre efficaces afin de développer des projets intelligents, astucieux, innovants, de par notre bagage intellectuel, nos rêves et nosambitions, pour nous attirer de belles et grandes opportunités, tout en encréant pour d’autres personnes au sein de notre communauté voire l’ensemble du pays.
Haïti et déchets : quelles solutions apporteriez-vous avec CVH ?
L’undes objectifs primaires de CVH est la réduction efficace et efficiente de l’insalubrité. Les déchets, au sein de la valorisation agricole des déchets,ont toute leur importance car en effet, ils serviront à la réalisation de compost, engrais naturels nécessaires à la production de fruits, légumes et autres afin que la population urbaine se fasse indépendante des productions rurales.
Où en êtes-vous avec CVH ? Perspectives d’avenir ?
Pour l’instant, on en est à élaborer des stratégies pour l’avancement de plusieurs projets. Les perspectives d’avenir sont bien grandes ! Nous avons d’ores et déjà beaucoup de pain sur la planche car nous voulons travailler à l’échelle nationale et internationale. Ainsi donc, l’organisation a déjà en perspective beaucoupde projets participatifs, notamment un forum international sur l’environnement avec plus de 100 jeunes, la création des fermes urbaines, des programmes de jardins familiaux, reboisement, formations, excursions (visites et restaurations de fermes agricoles, forêts, espaces verts, etc.) et aussi des ateliers de valorisation des déchets.
Quelles leçons avez-vous tiré de votre parcours et que vous aimeriez partager avec le public ?
De par mon expérience dans le monde professionnel, j’ai appris que l’inactivité est la pire des situations. Rester inactif pendant que le reste du monde bouge, à patauger et accepter une situation déplorable est le pire tort que l’on pouvait infliger à sa communauté. J’ai appris à identifier les problèmes majeurs de mon entourage et de trouver des solutions efficaces afin de les résoudre.
A quoi servirait donc d’apprendre un métier afin d’être utile si l’on reste inactif ou encore si l’on ne s’applique pas à se servir de ses ressources afinde changer au moins quelque chose qui pose problème où d’apporter un truc nouveau dont bénéficieraient d’autres ? En résumé, j’appris que rester passif était non seulement un fléau pour son entourage mais également que les chances de laisser une marque positive pour les autres à venir s’amoindrissaient.
Deux conseils majeurs pour les jeunes ?
- Etudiez, prenez du temps pour vous façonner intellectuellement, (vous former) et vous construire.
- N’hésitez pas à réaliser votre rêve, soyez innovants, intelligents, astucieux ainsi qu’audacieux.