« Fête De La Musique » : Jeffté Saintermo Sélectionné Pour Représenter Haïti

Pour vous tenir informés, la première Fête de la Musique a été lancée le 21 juin 1982, jour symbolique du solstice d’été, le plus long de l’année dans l’hémisphère Nord. La Fête de la Musique commençait à s’exporter en 1985, à l’occasion de l’Année européenne de la Musique et se développe dorénavant dans le cadre d’une charte, « La Fête Européenne de la Musique », signée à Budapest en 1997, et ouverte à tous les nouveaux partenaires souhaitant s’y associer. Les principes de cette charte s’appliquent désormais à tous les pays, y compris hors d’Europe, qui souhaitent s’associer à la Fête de la Musique. C’est de cela dont il s’agit, un évènement international, réunissant musiciens, chanteurs et passionnés.

Jeffté Saintermo, né un 13 décembre au Cap haïtien, connait aussi l’art poétique, il a d’ailleurs obtenu le 31 mars dernier la mention poésie du grand jury « Dis-moi, dix mots » parmi plus de 100 pays à la 14ème édition du concours international Chanson sans frontières pour son texte « Plouf » qu’il a dédié à son pays. L’étudiant en psychologie, fondateur du regroupement d’artiste Konbit Atis Pwogresis, (KAP) fondé en 2017, ajoute le football à sa liste de passion. Pas de carrière dans ce domaine, mais compte quand même dans son registre un bref passé, moins glorieux certainement, comme ancien joueur de AFAC, Club de 3eme division du championnat national.

L’Ancien gagnant du concours national de chansons francophones en 2017, organisé par l’ambassade de France, nous raconte son histoire d’amour, empreinte de beaux souvenirs, avec la musique. Il commence par dire que « Tout a commencé à l’église. Je me rappelle que j’avais 6 ans quand je chantais dans un grand concert de Noël à l’église. Mes souvenirs me ramènent à ma petite chemise blanche, cravate rouge, pantalon noir. Par la suite, mon père allait m’envoyer dans une école de musique pour des leçons de piano, car lui aussi a été chanteur dans des groupes et chorales de l’église à l’époque et mon grand-père était chanteur, guitariste et tambour. C’est sous les feux et tensions de 2004 que j’ai écrit mon premier texte. Nous sommes le lundi 23 février 2004, le lendemain de la rentrée des assaillants dans ma ville natale, Cap-Haïtien. Des événements qui allaient enclencher la chute du gouvernement d’alors, celui du Dr Jean-Bertrand Aristide. Et le texte épouse la tendance des jours et s’intitule « pitié », conclut Jeffté qui a toujours pris parti dès lors en faveur des opprimés. « L’engagement, l’amour, le rêve de voir un monde heureux sont les indices d’attachement entre moi et les autres », raconte celui qui dit vouloir crier la misère et le mal des autres dans ses chansons. « Je ne suis pas contre un gouvernement. Je suis simplement perméable au cri des opprimés et des désespérés. Je crie avec eux. »

Jeffté nourrit des projets ambitieux pour son avenir. Entre autres, on peut déjà annoncer un album musical, une plaquette poétique dont le titre annonce déjà les couleurs : « Ti moso kwenn nan sòkòy lavi ». Un sentiment de joie, de bonheur, de fierté habite l’artiste même en ce temps de confinement, toujours à l’affût d’évasion, en quête du vrai et du beau. Nous ne pouvons que souhaiter succès au pèlerin sur le chemin autant périlleux qu’extraordinaire de l’art.